Dans un courrier adressé au directeur de la Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS), la présidente de Convergence Infirmière (CI) réclame la tenue de négociations conventionnelles pour revoir les honoraires, jugés « ridicules », des infirmiers libéraux.
Ces négociations ont normalement lieu tous les 5 ans, mais les précédentes ont accusé un retard de 2 ans. Prévues en 2017, elles se sont finalement déroulées en 2019 et ont découlé sur la mise en place de l’Avenant 6, que CI a refusé de signer « puisqu’il signifiait une régression pour la profession infirmière. » Or, depuis 2019, « la profession infirmière est plus impactée par les baisses tarifaires pour la prise en charge des patients lourds et le plafonnement des IK [indemnités kilométriques] que par la création de quelques actes extrêmement rares », proteste le syndicat. Frappée par la pandémie de Covid, par l’inflation, mais cumulant également 10 ans de blocage de leurs honoraires, les infirmiers libéraux sont « à bout » et s’indignent contre la dévalorisation de leurs compétences et de leur travail. « Des réponses doivent être apportées à une profession qui ne comprend pas ce manque » de valorisation.
Des revalorisations pour les actes simples
Parallèlement, CI a diffusé une vidéo qui précise ses réclamations. Et les chiffres sont édifiants : entre 2012 et 2023, les tarifs appliqués à l’injection IM (4,50 euros), à la prise de sang (6,075 euros) ou encore à la réalisation des pansements (6,30 euros) n’ont pas évolué. Pire, celui associé à la prise en charge des patients lourds (4 AIS 3) est passé de 31,80 euros à 28,70 euros. Le syndicat demande des revalorisations, à hauteur de 6 euros pour les injections IM, 10 euros pour les prises de sang et 8 euros pour les pansements. Enfin, elle souhaite des indemnités de déplacement à 4 euros, pour faire face à l’augmentation du prix moyen du carburant.