Déterminer les facteurs de réussite mais aussi les freins à la création et au déploiement des CPTS, en vue d’une généralisation sur le territoire : c’est l’objectif de la mission nationale chargée de faire un « Tour de France » de ces structures. Lancée en janvier dernier par Agnès Firmin-Le Bodo, la ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé, cette mission a débuté ses travaux en mars. Dans ce contexte, le nile Grand Est, agence d’affaires publiques dédiée aux acteurs de santé de cette région, et son think tank, l’Observatoire de la Régionalisation, ont rédigé un manifeste comportant 9 propositions pour renouveler l’offre de soins de premier recours, issues d’auditions et d’entretiens menés auprès d’experts, d’acteurs du terrain et de membres de CPTS de la région Grand Est. Une contribution « libre » à la mission nationale en cours.
Ces 9 propositions se divisent en 3 axes : la simplification de l’organisation territoriale de la santé, la garantie d’une égalité d’accès aux soins grâce à la mise à disposition d’outils adaptés, et une évolution des formations des professionnels de santé.
Formation, définition des politiques de santé, financements...
Déplorant l’existence à l’échelle des départements d’une « dizaine d’échelons territoriaux différents » qui constituent des freins « à la coopération des acteurs et à la lisibilité du système de santé », le manifeste recommande en premier lieu de prévoir « seulement deux échelons territoriaux » : le territoire d’organisation sanitaire (qui aura pour mission d’analyser les besoins en soin des populations et de définir un projet de santé publique territorial en fonction de ces besoins, en lien permanent avec les Agences régionales de santé (ARS)), et le territoire de coordination et d’appui, dont les objectifs seront de définir un contrat de santé de premier recours avec l’ensemble des acteurs à l’échelle locale, de concevoir des programmes de prévention ou encore d’organiser l’éducation à la santé. Autre piste pour améliorer l’organisation territoriale : préciser les responsabilités respectives de chaque acteur (aux ARS, le rôle d’accompagnement et d’animation des professionnels de santé, aux usagers, le rôle d’évaluation des politiques, par exemple) et de les inscrire dans le Code de la santé publique.
Pour garantir l’égalité d’accès aux soins, le manifeste préconise de « laisser à chaque directeur de délégation départementale d’ARS une gestion souple du Fonds d’intervention régional (FIR) » ou encore d’accorder « un rôle central » aux communes – « échelon le plus à même de relever ce défi » - en matière de prévention. Enfin, en termes de formation, il appelle à repenser les référentiels de compétences des étudiants afin qu’ils soient plus en adéquation avec l’évolution des besoins. Est ainsi envisagée la constitution d’un premier cycle commun comportant des enseignements, outre en santé, en management, en communication, compétences relationnelles, et recherche et organisation de la recherche.